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La diode est le semi-conducteur de base : on ne peut pas combiner du silicium dopé plus simplement.
Son fonctionnement macroscopique est assimilable à celui d'un interrupteur commandé qui ne laisse passer le courant que dans un seul sens.
Cette propriété lui ouvre un champ d'applications assez vaste en électronique. C'est la diode qui va permettre de redresser le courant alternatif issu du secteur et autoriser la fabrication d'alimentations stabilisées qui sont obligatoires dans la plupart des montages électroniques. On conçoit donc que si ce composant est basique , ainsi que son fonctionnement, il n'en est pas moins fondamental !
Dans la catégorie des diodes, on trouve aussi des diodes de régulation, dites diodes zéner, qui ont un comportement de source de tension. Cette propriété va permettre d'élaborer autour de ce composant simple toute une série de montages délivrant une ou plusieurs tensions continues.
La fonction diode a existé bien avant l'arrivée du silicium : on utilisait alors des diodes à vide (les lampes ) dont le fonctionnement était basé sur l'effet thermoélectronique. Le silicium a apporté les avantages suivants : coût, fiabilité, encombrement, simplicité d'utilisation
Si on dope une partie d'un semi conducteur intrinsèque avec des atomes à 5 électrons périphériques (le semi conducteur devient extrinsèque de type N) et l'autre avec des atomes à 3 électrons périphériques (extrinsèque de type P), on crée une jonction, qui est la limite de séparation entre les deux parties.
Nous avons fabriqué une diode à jonction.
2.1.1 Équilibre sans générateur. **Vue microscopique**
![]() Fig. 1. Équilibre au niveau de la jonction. |
Au
voisinage de la jonction , les trous de la zone P vont
neutraliser les électrons libres de la zone N (il y a diffusion des
charges). Ce phénomène va s'arrêter quand le champ électrique Eint créé
par les atomes donneurs ou accepteurs (qui vont devenir respectivement des
charges + et -) va être suffisant pour contrarier le mouvement des charges
mobiles. Ceci constitue une barrière de potentiel pour les porteurs
majoritaires. Par contre, cette barrière de potentiel va favoriser le
passage des porteurs minoritaires (conduction électrique).
Les deux courants antagonistes (diffusion des majoritaires et conduction des minoritaires) s'équilibrent et leur somme est nulle en régime permanent et en l'absence de champ électrique extérieur.
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A. Avec un générateur en sens direct.
**Vue microscopique**Le courant de conduction constitué par les porteurs minoritaires prend une valeur If indépendante du champ extérieur.
Le courant total est la somme des deux courants, soit pratiquement le courant direct dû aux porteurs majoritaires dès que la tension atteint la centaine de mV.
La diode est alors polarisée dans le sens direct, et un courant relativement intense peut circuler : de quelques dizaines de milliampères pour des diodes de signal à quelques ampères pour des diodes de redressement standard, voire à des centaines d'ampères pour des diodes industrielles de très forte puissance.
Si on branche le générateur dans le sens inverse du cas précédent, on renforce le champ électrique interne, et on empêche le passage des porteurs majoritaires : les électrons libres sont repoussés dans la zone N et les trous dans la zone P ; on accentue la séparation des charges (zone de déplétion).
Par contre, les porteurs minoritaires (trous pour la zone N et électrons libres pour la zone P) peuvent traverser la jonction et reboucler par le générateur : ils forment le courant inverse If qui dépend essentiellement de la température.
Le champ extérieur repousse les charges qui vont se trouver à une distance sensiblement proportionnelle à |V|, créant ainsi une capacité proportionnelle à cette distance, donc à |V|.
Cette capacité est inhérente à toute jonction de semi conducteurs, et va constituer la principale limitation (en régime linéaire tout du moins) au fonctionnement à haute fréquence des composants électroniques (diodes, transistors et circuits intégrés les employant).
Le seuil Vo (barrière de potentiel) dépend du semi conducteur intrinsèque de base utilisé. Il est d'environ 0,2V pour le germanium et 0,6V pour le silicium.
La caractéristique a la forme suivante :
Fig. 2. Caractéristique complète.
Fig. 3. Caractéristique directe d'une diode.
- phénomène d'avalanche : quand le champ électrique au niveau de la jonction devient trop intense, les électrons accélérés peuvent ioniser les atomes par chocs, ce qui libère d'autres électrons qui sont à leur tour accélérés Il y a divergence du phénomène, et le courant devient important.
- phénomène Zener : les électrons sont arrachés aux atomes directement par le champ électrique dans la zone de transition et créent un courant qui devient vite intense quand la tension Vd atteint une valeur Vz dite tension Zéner.
Si on construit la diode pour que le phénomène Zéner l'emporte sur le phénomène d'avalanche (en s'arrangeant pour que la zone de transition soit étroite), on obtient une diode Zéner.
On utilise alors cette diode en polarisation inverse. L'effet zéner n'est pas destructif dans ce cas. Ces diodes sont très utilisées pour la régulation de tension.
Fig. 4. Linéarité de Log (I) fonction de V.
où :
- If est le courant de fuite
- q la charge de l'électron = 1,6E-19C
- k constante de Boltzman = 1,38E-23 J/K
- T température absolue
La loi logarithmique [1] est bien illustrée par les figures 3 et 4. La courbe expérimentale s'éloigne toutefois de la théorie aux forts courants, où le modèle n'a pas tenu compte d'autres phénomènes dont les chutes de tension ohmiques dans le semi conducteur.
A noter que sur la figure 4, le courant maxi représenté est égal au 1/10ème admissible par cette diode.
Pour Vd négatif, le courant de fuite If varie très rapidement avec la température. Il est plus important pour le germanium que pour le silicium, et croît plus vite, ce qui devient rapidement gênant. Dans le silicium, ce courant double tous les 6°C.
Fig. 5. Résistance dynamique.
C'est la résistance dynamique au point de fonctionnement (Vd , Id). Elle est fonction du courant de polarisation Id au point étudié.
La figure 5 donne la valeur de rd en fonction de la tension de la diode : les variations sont très importantes.
Ce schéma est utile pour des pré calculs, surtout si les diodes sont employées dans des circuits où les tensions sont élevées (plusieurs dizaines de volts) : la tension de coude est alors négligeable.
Fig. 6. Caractéristique idéale.
Fig. 7. Caractéristique avec seuil.
Fig. 8. Caractéristique avec seuil et résistance.
Nous allons balayer les applications des diodes en les classifiant par groupe technologique.
- VF : tension de coude de la diode spécifiée à un courant direct donné.
- IF : courant direct permanent admissible par la diode à la température maxi de fonctionnement.
- IFSM : courant temporaire de surcharge (régime impulsionnel). En général, pour un courant de surcharge donné, le constructeur spécifie l'amplitude des impulsions, leur durée, le rapport cyclique, et dans certains cas, le nombre maxi d'impulsions qu'on peut appliquer.
- VR : c'est la tension inverse maxi admissible par la diode (avant l'avalanche).
- IR : c'est le courant inverse de la diode. Il est spécifié à une tension inverse donnée, et pour plusieurs températures (généralement 25°C et Tmax). Ce courant n'est pas seulement celui dû aux porteurs minoritaires. Il provient aussi des courants parasites à la surface de la puce (le silicium est passivé par oxydation, et il peut subsister des impuretés qui vont permettre le passage de faibles courants). Le boitier d'encapsulation de la puce de silicium est aussi source de fuites.
Ces symboles sont ceux généralement employés par les différents constructeurs, mais il peut y avoir des variantes, et il est toujours sage de se reporter à la documentation du constructeur pour savoir comment sont spécifiés les paramètres, et à quoi ils correspondent exactement.
Il y a deux types principaux de diodes de redressement : les diodes standard pour le redressement secteur classique, et les diodes rapides pour les alimentations à découpage. Nous étudierons ces dernières ultérieurement.
Elles ont des tensions VR comprises entre 50 et 1000V environ, et les courants IF vont de 1A à plusieurs centaines d'ampères.
Avant le système de redressement, on a presque toujours un transformateur qui sert à abaisser la tension secteur (les montages électroniques fonctionnent souvent sous des tensions de polarisation allant de quelques volts à quelques dizaines de volts), et qui sert aussi à isoler les montages du secteur (220V, ça peut faire très mal !).
Fig. 9. Redressement avec une diode.
La tension aux bornes de la diode est alors égale à celle aux bornes du transformateur : il faudra choisir une diode avec une tension VR au minimum égale à la tension crête du secondaire du transformateur.
Fig. 10. Redressement avec transfo double sortie.
On notera la chute de tension dans les diodes : elle devient non négligeable quand les tensions alternatives sont faibles (4V crête dans l'exemple ci-dessus).
Dans ce cas, tout se passe comme si on avait deux montages identiques à celui de la Fig. 9 qui fonctionnent l'un pour l'alternance positive, l'autre pour l'alternance négative. On vérifie bien (Fig. 11 et 12) que le courant dans la charge est toujours orienté dans le même sens.
Fig. 11. Alternance positive.
Fig. 12. Alternance négative.
Fig.13. Redressement avec pont de diodes.
Lorsque la tension aux bornes du transformateur est positive, D1 et D4 conduisent, et quand elle est négative, D2 et D3 conduisent (Fig. 14 et 15).
Fig. 14. Alternance positive.
Fig.15. Alternance négative.
- le transfo n'est pas plus cher que celui à secondaire simple.
- avec un transfo à un seul secondaire, on ne peut pas faire d'alimentation double symétrique en redressement double alternance. Ce type de transfo est moins universel .
- le fait que les diodes aient à tenir une tension double n'est pas un problème dans la plupart des cas, car les tensions redressées sont très souvent bien inférieures aux tensions VR minimum des diodes disponibles dans le commerce.
- dans le montage en pont, la charge est flottante par rapport au transformateur, ce qui peut être gênant dans certains cas.
Pour obtenir une tension (quasi) continue, il suffit de mettre un gros condensateur en parallèle avec la charge.
Fig. 16. Redressement simple alternance et filtrage.
Sur ce graphe, le courant de décharge du condensateur est linéaire : il correspond à l'hypothèse de décharge à courant constant.
Le fonctionnement est simple : quand la tension aux bornes du transformateur est supérieure à la tension aux bornes du condensateur additionnée de la tension directe de la diode, la diode conduit. Le transformateur doit alors fournir le courant qui va alimenter la charge et le courant de recharge du condensateur.
Quand la tension du transformateur devient inférieure à celle du condensateur plus la tension de coude de la diode, la diode se bloque. L'ensemble condensateur / charge forme alors une boucle isolée du transformateur.
Le condensateur se comporte comme un générateur de tension, et il restitue l'énergie accumulée dans la phase précédente.
A noter que la tension aux bornes du condensateur étant en permanence voisine de la tension crête positive du transformateur, lorsque celui-ci fournit la tension de crête négative, la diode doit supporter deux fois la tension crête délivrée par le transformateur : on perd le seul avantage (hormis la simplicité) du montage à redressement simple alternance.
Calcul du condensateur : dans la littérature, on trouve classiquement le calcul du condensateur pour une charge résistive. La décharge est alors exponentielle et le calcul inutilement compliqué.
Ce calcul est assez éloigné des besoins réels : en général, on ne fait pas des alimentations continues pour les faire débiter dans des résistances !
Très souvent, ces alimentations redressées et filtrées sont suivies d'un régulateur de tension. La charge est fréquemment un montage complexe ayant une consommation variable au cours du temps.
Pour faire le calcul du condensateur, on prendra donc une décharge à courant constant, le courant servant au calcul étant le maximum (moyenné sur une période du secteur) consommé par la charge.
Le critère de choix ne sera pas un taux d'ondulation qui n'a souvent aucune utilité pratique, mais une chute de tension maxi autorisée sur le condensateur pour que le montage connecté en aval fonctionne correctement.
Avec ces hypothèses, le calcul du condensateur devient très
simple : On considère que le condensateur C se décharge à courant
Imax constant pendant un temps T et
que la chute de sa tension est inférieure à
V.
On a alors la relation :
Le temps T choisi va être
approximé à la période du secteur. En pratique, le condensateur va se
décharger moins longtemps (Fig. 16), on va donc le surdimensionner
légèrement.
L'erreur commise est en fait très faible comparée à la dispersion que l'on aura sur le résultat de par les tolérances des composants, et notamment des condensateurs de filtrage : on utilise des condensateurs chimiques qui ont des tolérances très larges (-20% / +80% en général) et qui n'existent souvent que dans la série E6 (1 ; 1,5 ; 2,2 ; 3,3 ; 4,7 ; 6,8). Les transformateurs sont eux aussi assez dispersés, ce qui fait qu'au final, mieux vaut prévoir large pour éviter les mauvaises surprises !
Pour un redressement simple alternance, on aura un T de 20ms, qui correspond à l'inverse de
la fréquence secteur 50Hz. La valeur du condensateur est alors :
Il faudra veiller à choisir un condensateur supportant au moins la tension crête du transformateur à vide (la tension sera plus faible en charge du fait des chutes de tensions diverses (résistance du transfo, diode ).
Comme dans la formule [4], F est la fréquence secteur (50Hz en France).
A chute de tension égale, le condensateur sera donc deux fois plus petit que pour le redressement simple alternance, ce qui est intéressant, vu la taille importante de ces composants.
La diode aura à tenir deux fois la tension crête délivrée par chaque enroulement du transformateur.
Fig. 17. Redressement double alternance et filtrage.
La conséquence de ceci, c'est que pour assurer un certain courant moyen dans la charge, l'ensemble transfo plus diode devra débiter un courant de crête beaucoup plus intense que le courant moyen lors des phases de conduction des diodes (environ 15 fois le courant moyen). Voir chronogramme (GIF couleur 15ko)
La chute de tension dans les diodes sera alors importante (plus près d'1V que de 0,6V) ainsi que la chute de tension dans les résistances du transformateur.
Il ne faudra pas perdre ces considérations de vue quand on voudra calculer l'alimentation au plus juste !
L'autre conséquence est le démarrage de l'alimentation : lorsqu'on branche le transformateur sur le secteur, on peut se trouver au maximum de tension de l'alternance secteur. La charge du transformateur, principalement constituée du condensateur de filtrage, sera l'équivalent d'un court-circuit. Le courant d'appel sera alors uniquement limité par la résistance interne du transformateur (quelques dizièmes d'ohms à quelques ohms), et il sera très intense : les diodes devront supporter ce courant (paramètre IFSM)
Partant de cette constatation, on peut imaginer facilement une alimentation double symétrique, avec 4 diodes disposée en pont : deux diodes vont conduire les alternances positives des secondaires du transformateur, et les deux autres les alternances négatives.
Le point milieu du transformateur sera le potentiel commun des deux alimentations.
Fig. 18. Alimentation double positive et négative.
Ces alimentations sont incontournables dans les montages symétriques où il est nécessaire d'amplifier des tensions continues, et notamment dans les montages à amplificateurs opérationnels
Il existe une solution moins onéreuse faisable avec des diodes et des condensateurs : c'est le doubleur de tension.
Le montage de la Fig. 19. se décompose en deux : redressement / filtrage par la cellule D1 / C1, puis détecteur de crête D2 / C2.
Fig. 19. Doubleur de tension de Schenkel.
La diode D1 verra à ses bornes la tension Vt + Vc, dont la valeur crête est égale à deux fois la tension crête du transformateur. Tout se passe comme si la tension du transformateur avait été translatée d'une fois la valeur de la tension crête.
Il suffit alors de filtrer cette tension à sa valeur de crête avec D2 et C2 : on obtient une tension continue égale à deux fois la tension crête du transformateur.
Il est possible de continuer ce raisonnement, et en ajoutant d'autres cellules semblables à celle du doubleur, on peut tripler, quadrupler ou plus les tensions.
Ces montages sont utilisés entre autres pour générer les tensions d'accélération des tubes d'oscilloscopes (2 à 5 kV). On remarquera qu'ils ne peuvent pas débiter beaucoup de courant (les tensions mises en jeu ne permettent pas d'utiliser des condensateurs de forte valeur), et donc, ils sont plutôt destinés à des applications quasi statiques.
Certaines applications ont besoin de diodes qui ne soient pas détruites par une entrée en avalanche.
La résistivité du silicium est ainsi plus homogène, et lorsque le phénomène d'avalanche se produit, c'est dans tout le volume du cristal qui peut alors supporter des puissances très élevées pendant quelques dizaines de µs.
Ces diodes sont sévèrement triées en fin de fabrication pour détecter les défauts éventuels.
On spécifie en plus des IR et VR standards une tension inverse maxi pour un courant inverse donné.
Il y a une double fonction d'autoprotection (la diode n'est pas détruite), et de protection de l'environnement de cette diode (écrêtage de la surtension).
Si on met en série des diodes ordinaires, les tensions ne vont pas se répartir de façon égale pour toutes les diodes comme le montre la Fig. 20.
Fig. 20. Caractéristiques de deux diodes.
La diode D1 qui fuit plus que l'autre à tension donnée va imposer un courant IR entraînant une tension aux bornes de D2 supérieure à la tension de claquage VR : D2 va être détruite par avalanche.
Dans le cas général où on met plusieurs diodes en série, la rupture de la première entraîne la destruction en chaîne de toutes les autres diodes.
La solution est dans les diodes à avalanche contrôlée : les courants de fuite (hors porteurs minoritaires) sont très réduits par construction, et une ou plusieurs diodes peuvent rentrer en avalanche sans problèmes. Le courant de fuite étant faible, la puissance dissipée restera dans les limites admissibles par le composant.
Quand la jonction est polarisée en direct, le champ électrique externe s'oppose au champ électrique interne crée par les ions dépossédés de leur électron (zone N) ou trou (zone P) libres, et permet ainsi une plus grande diffusion des porteurs majoritaires dans la région de type opposé où ils deviennent minoritaires. Ils se recombinent alors avec une charge de signe opposé.
Ce phénomène de recombinaison n'est pas instantanné : les porteurs ont une durée de vie t égale à environ 1ms dans le silicium. Il existe donc dans le cristal des charges en excès de part et d'autre de la jonction, à la manière de charges présentes sur les armatures d'un condensateur.
On associe d'ailleurs à cette charge, appelée charge stockée , une capacité appelée capacité de diffusion .
Si on inverse brusquement la polarité aux bornes de la diode pour la bloquer, ces porteurs vont se comporter de la même manière que les porteurs minoritaires en régime inverse établi : ils vont être attirés de l'autre côté de la jonction par le champ électrique externe et vont former un courant intense qui va s'ajouter au courant de fuite Is, jusqu'à ce que la charge stockée disparaisse.
Ce courant va décroître jusqu'à devenir nul pendant un temps tRR appelé temps de recouvrement inverse .
La charge stockée est d'autant plus importante que le dopage est important. Le dopage intervenant directement dans la conductivité du cristal, il se pose le problème pour les diodes de puissance qui nécessitent une conductivité, et donc un dopage importants.
Pour diminuer la charge stockée dans ces composants, on utilise des pièges recombinants, qui sont souvent des atomes d'or. Ils diminuent la durée de vie des porteurs, ce qui induit une charge stockée plus faible.
Des diodes standard sont inutilisables dans ces cas là car elles sont trop lentes. Lors de la commutation des transistors, elles se comporteraient comme des court circuits (pendant le temps de recouvrement inverse), ce qui entraînerait des surcourants dans les transistors, et leur destruction plus ou moins rapide.
Ces caractéristiques sont obtenues grâce à une surface de jonction réduite et un faible dopage (diminution des charges stockées).
C'est en fait un redresseur simple alternance avec filtrage dont la charge est quasi nulle (aux courants de fuite près) : la constante de temps de décharge du condensateur est théoriquement infinie, (très grande en pratique).
Il se charge donc à la valeur crête (moins la tension de seuil de la diode) et reste chargé à cette valeur.
La résitance R sert à limiter le courant de charge du condensateur à une valeur raisonnable pour le générateur d'attaque.
Lorsque la tension e est supérieure à la tension aux bornes du condensateur U plus la tension de coude de la diode, celle ci conduit et charge le condensateur à travers la résistance R.
A noter que tel quel, ce montage est inexploitable pour des petits signaux : la tension mémorisée par la diode et le condensateur est inférieure à la valeur crête du signal d'entrée de la tension de seuil de la diode.
Il existe une version améliorée avec amplificateur opérationnel qui pallie cet inconvénient. Il faut aussi adjoindre à ce montage un sytème permettant de décharger le condensateur pour faire une nouvelle mesure.
Fig. 21. Détecteur de crête.
Fig. 22. Signal HF modulé en amplitude.
Fig. 23. Détecteur grandes ondes .
Fig. 24. Signal démodulé.
Certains montages à transistors nécéssitent une dérive minimum en température. On peut arriver à compenser cette dérive à l'aide d'une diode couplée thermiquement au transistor et placée judicieusement dans son circuit de base (voir chapitre sur les transistors).
Cette dérive en température peut aussi être utilisée comme thermomètre sur un montage. Lorsque la diode détecte des températures trop élevées, elle peut commander un circuit qui va (par exemple) couper certaines fonctions du montage (autoprotection). Cette fonction est très utilisée dans les composants intégrés.
Fig. 25. Caractéristique d'une diode zéner.
En direct, une diode zéner se comporte comme une mauvaise diode normale.
En inverse, on fait en sorte que par construction l'effet zéner et / ou d'avalanche se produise à une tension bien déterminée, et ne soit pas destructif. La caractéristique inverse présente alors l'allure d'un générateur de tension à faible résistance interne.
En général, les constructeurs spécifient :
- la tension d'avalanche Vzt pour un courant déterminé Izt. (les valeurs de tension sont normalisées).
- à ce point de fonctionnement Vzt / Izt, on donne la résistance dynamique de la diode rzt.
- le courant Izm pour lequel la puissance dissipée dans le composant sera le maximum admissible.
- on indique aussi le coefficient de variation en température de la tension Vzt.
En dessous de Vzt = 5V, c'est l'effet zéner qui prédomine. Au dessus, c'est l'effet d'avalanche.
L'effet zéner est affecté d'un coefficient de température négatif (Vzt diminue quand la température augmente), et l'effet d'avalanche d'un coefficient positif. Les diodes ayant une tension Vzt d'environ 5V ont un coefficient de température nul, car les deux phénomènes se produisent de manière équilibrée, et leurs effets se compensent.
L'effet d'avalanche est plus franc que l'effet zéner, ce qui fait que le coude de tension inverse est plus arrondi pour les diodes zéner de faible tension.
Les diodes optimales en terme d'arrondi de coude et de résistance dynamique ont des tensions zéner voisines de 6 à 7V.
Si on utilise le composant suffisamment loin du coude, le schéma suivant modélise bien le comportement d'une diode zéner :
Fig. 26. Schéma équivalent de la diode zéner
Ce schéma sera à utiliser avec beaucoup de prudence sur des zéners de faible tension (< 5V) : leur coude est très arrondi, et la résistance dynamique varie beaucoup avec le courant. Pour des tensions supérieures à 5V, il n'y aura en général pas de problèmes.
Fig. 27. Régulation de tension avec diode zéner.
Pour que la zéner fonctionne et assure son rôle de régulateur, il faut qu'un courant Iz non nul circule en permanence dans ce composant, et ce quelles que soient les variations de la tension d'entrée Vc et de la charge Ru.
La résistance R assure donc le rôle de polarisation de la zéner, et elle sera calculée pour que la condition énoncée ci-dessus soit remplie. Il faudra aussi veiller à ce que le courant Iz ne dépasse pas le courant Izm, sous peine de détruire le régulateur.
Fig. 28. Schéma équivalent du régulateur
On peut définir deux coefficients de stabilisation pour caractériser ce montage. En effet, il est loin d'être parfait, et la tension de sortie va varier lorsque la tension d'entrée et / ou la charge vont varier. On distingue deux coefficients :
- Stabilisation amont : ce coefficient est
représentatif de la sensibilité du montage aux variations de la tension
non régulée, et ceci à charge constante . Si on utilise
les notations de la Fig. 27, c'est le rapport (Vz/
Vc)Iu = cte.
- Stabilisation aval : ce coefficient est
représentatif de la variation de la tension de sortie quand le courant
dans la charge varie (Ru varie de ±Ru), et ceci à tension d'entrée
constante. C'est le rapport (
Vz/
Iu)Vc = cte, soit en
fait, l'impédance de sortie du montage . Ce paramètre est
très important dans tous les régulateurs de tension.
Il est plus simple pour calculer ces coefficients d'utiliser le schéma équivalent alternatif petits signaux. On retire alors toutes les sources de tension continues.
Fig. 29. Schéma équivalent petits signaux
Comme en général Ru >> Rz, cette formule devient :
On voit le dilemme : plus R est grand, plus la stabilisation amont est bonne, mais en contrepartie, quel gâchis ! Il faudrait prévoir des tensions filtrées très grandes par rapport aux tensions régulées pour avoir un bon coefficient de régulation. Cela ferait beaucoup d'énergie perdue dans R. Pour pallier cet inconvénient, on remplace R par un générateur de courant : la chute de tension à ses bornes pourra être petite, et par contre, sa résistance interne (celle qui va servir pour le calcul en remplacement de R) sera très grande : on a les deux avantages, une très bonne régulation et un bon rendement.
Le coefficient de stabilisation aval est égal à l'impédance de sortie du montage ; c'est la résistance du générateur de Thévenin équivalent, soit :
R étant souvent très supérieur à Rz, on obtient :
Dans ce cas, il n'y a pas grand chose à espérer d'un artifice quelconque pour améliorer cette valeur, sauf à rajouter d'autre composants actifs comme des transistors.
En général, on rajoute toutefois un condensateur en parallèle avec la zéner : son impédance vient diminuer celle du montage aux fréquences élevées. C'est avantageux si le montage alimenté a une consommation en courant avec des composantes à hautes fréquences. Ce condensateur diminue aussi le bruit interne de la zéner qui est assez important.
Ce type d'alimentation est appelé régulateur shunt , car le courant de régulation Iz est dérivé à la masse.
En pratique, ces régulateurs sont utilisés dans des montages simples nécessitant peu de puissance.
Certains composants comme les transils ont des caractéristiques similaires aux zéners, mais peuvent supporter des puissances crête considérables pendant de courts instants. Ils sont utilisés pour protéger les installations coûteuse contre la foudre et les parasites d'équipements industriels (gros moteurs, relais de puissance, commutateurs statiques ).
Il en existe de diverses couleurs (jaune, orangé, rose, rouge, vert, infrarouges).
Leur rendement lumineux est assz faible. On les utilise avec un courant direct d'environ 10 à 20mA.
La tension de coude de ces composants est plus élevée que pour les diodes standard, et elle dépend de la couleur. Elle va de 1,2 à 2V environ.
On les rencontre partout où on a besoin de témoins lumineux, et de plus en plus, associées en matrices pour remplacer des grosses lampes (feux tricolores de circulation par exemple), ou pour faire des panneaux d'affichage électroniques (heure, température, publicités diverses ).
Les diodes à infrarouges servent beaucoup dans les télécommandes d'appareils TV / HIFI. On les utilise alors avec des forts courants pulsés.
- les diodes Schottky, à jonction métal / semi-conducteur : cette jonction hétérogène est caractérisée par l'absence de stockage des charges, elle est donc très rapide. Elle est très utilisée dans les circuits logiques rapides (TTL Schottky).
- les diodes varicap : on utilise la variation de la capacité de jonction avec la polarisation inverse dans des oscillateurs ou des circuits d'accord. On fait alors facilement varier la tension d'oscillation ou d'accord en modifiant la tension de polarisation.